Interview de Yahyâ Hachem Samii , directeur de la Ligue Bruxelloise pour la Santé Mentale asbl

Interview de Yahyâ Hachem Samii , directeur de la Ligue Bruxelloise pour la Santé Mentale asbl

Toujours dans l’intention de faire découvrir les institutions actives dans le secteur de la santé mentale, Yahyâ Hachem Samii , directeur de la “Ligue Bruxelloise pour la Santé Mentale asbl” prend la parole.

« Elle a été créée en 1977 et elle émanait de la Ligue nationale d’hygiène mentale, fondée en 1922. Nous proposons à nos 52 institutions membres un lieu, un carrefour permettant aux acteurs du secteur de la santé mentale et de nombreux autres secteurs (aide à la jeunesse, maisons de repos, justice…) de partager sur leurs pratiques. Nous menons donc un long travail de concertation, notamment par des groupes de travail : adolescence, logopèdes, personnes âgées, assistants sociaux, … Nous organisons aussi des séminaires, des colloques et proposons des publications thématiques.


Nous avons une mission beaucoup plus récente, fédérer les 24 services de santé mentale bruxellois qui dépendent de la Commission communautaire française (COCOF) et établir des liens avec d’autres fédérations, comme les centres de planning, les soins palliatifs, les maisons médicales, les soins à domicile, les services sociaux… Il s’agit donc d’un travail intersectoriel, qui repose sur le partage des constats et l’identification d’enjeux communs.


Nous représentons également nos membres auprès des autorités politiques. Par exemple, nous avons remis un rapport à la COCOF quant à l’impact de la crise sanitaire sur la santé mentale. La situation s’est en effet aggravée durant le deuxième confinement, les différents publics expriment leurs difficultés, la précarité est encore plus présente que lors du premier confinement ».

Interview réalisée par Franca Rossi

POUR EN SAVOIR PLUS :

Page Facebook de la LBSM

Interview de Sylvie Detaille du “Réseau Norwest”

Interview de Sylvie Detaille du “Réseau Norwest”

En Région bruxelloise, les institutions actives dans le secteur de la santé mentale ne manquent pas et présentent une grande diversité.Sylvie Detaille, coordinatrice du Réseau Norwest, prend la parole.

« Nous sommes une des 4 antennes du Réseau santé mentale bruxellois (communément appelé réseau « psy 107 »), avec Rézone, Hermès + et Bruxelles-Est. Notre Réseau a été créé en 2015, à l’initiative de plusieurs professionnels du soin (issus notamment de la clinique Sans Souci et d’une petite dizaine de services ambulatoires), d’usagers et de proches. L’objectif était d’assurer une meilleure coordination des soins et de favoriser l’intégration sociale de personnes souffrant de troubles, en mobilisant les ressources sur un territoire donné.  Les acteurs se sont rendu compte qu’il manquait un lieu d’accueil bas seuil basé sur la participation et l’empowerment et ils ont donc créé le Club Norwest. Tout le monde y est le bienvenu !

Le Réseau comptait au début une quinzaine de partenaires, il y en a maintenant soixante, de différents secteurs. Nous faisons en sorte de mettre en lien les acteurs de première ligne du psycho-médico-social, en organisant des journées d’études, des « déjeuners Réseau », des supervisions et intervisions entre des équipes pluridisciplinaires des maisons médicales et de services spécialisés en santé mentale. Le but est de favoriser au final un dépistage du trouble plus précoce et de permettre une prise en charge plus rapide et coordonnée, si nécessaire.

Nous travaillons aussi à implanter dans les quartiers des espaces de résolution de situations complexes individuelles (« concertations de quartier ») à l’image de ceux développés au sein des conseils locaux de santé mentale en France. 

Pour cela, nous devons rassembler, dans une démarche de travail en réseau, des acteurs spécialisés en santé mentale, des acteurs sociaux et tout autre acteur concerné par l’accompagnement d’une personne (agents de prévention, acteurs du logement, insertion socio-professionnelle, etc.) qui vont analyser les situations spécifiques, pour élaborer des solutions concertées.

Nous voulons que les intervenants sociaux ne soient plus livrés à eux-mêmes et qu’à terme, les personnes puissent recevoir de l’aide adaptée au plus proche de leur milieu de vie. 

Nous travaillons actuellement notamment avec la participation du Funambule, à la mise en place d’un comité des personnes concernées par les troubles de santé mentale afin que les usagers et les proches soient partie intégrante des projets du Réseau. »

                        Interview réalisée par Franca Rossi

POUR EN SAVOIR PLUS:

Page Facebook du Réseau Norwest

Journée internationale des volontaires : le Conseil d’Administration remercie l’équipe !

Journée internationale des volontaires : le Conseil d’Administration remercie l’équipe !

Ce 5 décembre, c’est la Journée internationale des volontaires. En Belgique, ils sont 1,2 millions, dont 400.000 en Fédération Wallonie-Bruxelles. Ces personnes donnent de leur temps pour servir une cause humanitaire, sociale, culturelle, sportive ou récréative.

Le Funambule compte 17 bénévoles, qui s’investissent dans la facilitation des groupes de parole, dans l’organisation d’événements, la réalisation et la valorisation de nos activités et projets, les partenariats, la communication, …

Voici le témoignage de cinq d’entre eux :

cecile p equipe

Cécile P. :

« Je cofacilite le groupe de parole de Namur et des groupes de parole en ligne. Le Funambule m’apporte beaucoup, par la richesse des relations humaines et l’attention, la bienveillance portées envers les personnes vivant avec un trouble bipolaire et les accompagnants. Dans mon écoute téléphonique, je reçois des appels à l’aide urgents, de personnes qui n’ont trouvé que des portes fermées. Je leur ouvre une porte sur une lueur d’espoir et j’apaise leur détresse. J’explique ce qu’est le Funambule, l’importance des groupes de parole »  

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David :

« Mon bénévolat me permet de me sentir mieux, même si je reste toujours très vigilant parce que nous avons une pathologie et qu’il faut en tenir compte. Je ne vois que du positif dans mon implication au Funambule. Je pense qu’il faut être attentifs, dans notre cas, à ne pas en faire trop, à ne pas être exaltés puis chuter. Je suis satisfait des projets que je mets en place, comme par exemple la psychoéducation et la création de petits groupes de parole dans les petites villes ».

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Vincent :

« Je suis cofacilitateur d’un groupe de parole à Namur et cette activité s’accorde bien avec mon attachement à la pair aidance. Je suis très attaché au fait de comprendre le vécu des autres. Mon bénévolat me procure une bonne part de bonheur, cela me permet de mieux accepter mon passé pour aller de l’avant. Au Funambule, il y a une richesse humaine et un soutien mutuel extraordinaires ».

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Stéphane :

« Je suis cofacilitateur du groupe de parole namurois et de groupes de parole en ligne. Je m’occupe de la gestion des comptes, du suivi comptable et suis impliqué dans plusieurs projets. En m’impliquant dans l’association, j’ai voulu rendre ce que le Funambule m’a apporté. Au fur et à mesure de mon rétablissement, j’ai pu remobiliser des compétences. Je suis heureux de faire partie de la famille des bipotes ».

Steve Gravy

Steve :

« Mon bénévolat fait que je me sens utile aux autres, je mets de l’énergie dans des projets, comme la gestion du site web, des tâches de communication, la gestion de dossiers, etc. Je dis toujours qu’on est plus forts, plus puissants ensemble et on déplace des montagnes. Durant ma présidence, pendant trois ans, j’ai fait en sorte de garder l’équipe soudée et de privilégier le dialogue ».

Le Conseil d’Administration remercie chaleureusement tous les membres de l’équipe, qui constitue pour chacun une deuxième famille. Le Funambule vit grâce à votre engagement et votre sens de la fraternité. Merci à tous !

Interview de Pierre Faignoy de l’association “En Route”

Interview de Pierre Faignoy de l’association “En Route”

Nous vous proposons de découvrir le rôle d’une ASBL qui donne de l’espoir aux personnes dans leur cheminement vers le rétablissement. La parole est à Pierre Faignoy, chargé de communication à « En Route ».

« L’ASBL a été créée à Bruxelles en 2014 et nous avons une antenne en Wallonie depuis 2019. Son objectif est de promouvoir la pairaidance, c’est-à-dire une pratique par laquelle un usager met son expérience de vie au service de ses pairs. Cette approche génère un changement de paradigme intéressant, elle ouvre l’horizon et permet de changer le regard porté sur la santé mentale. 

Nous œuvrons à la promotion de la pairaidance, par une sensibilisation dans les hautes écoles, les relais sociaux, les CPAS, … Nous travaillons avec les équipes mobiles du réseau santé de Bruxelles. Nous collaborons aussi avec le Smes, dans le cadre du projet « Peer and Team Support » (PAT), qui, entre autres actions, donne des formations à la pairaidance. 

Nous accompagnons les services qui veulent intégrer des pair aidants dans leurs équipes. Leur démarche apporte une plus-value indéniable, c’est-à-dire le regard que l’usager peut proposer aux soignants, qui ont une approche plus académique. Ce croisement entre deux savoirs, de l’expérience de vécu et scientifique est enrichissant pour tous. 

Toujours dans cette logique de partage d’expériences, nous organisons des réunions ouvertes à tous, au cours desquelles des initiatives se mettent en place. 

Parmi celles-ci, « En Route » est en train d’établir une cartographie des pair aidants en Wallonie et à Bruxelles, bénévoles et rémunérés. Et nous avons publié sur notre site un curriculum vitae-type, afin de réaliser un répertoire et constituer une réserve en cas de recrutement par des institutions. 

Nous avons récemment remis à neuf notre site web et nous avons un site en néerlandais pour les néerlandophones de Bruxelles. Si vous souhaitez plus d’informations sur nos projets et activités, n’hésitez pas à nous contacter ». 

 

                        Interview réalisée par Franca Rossi

POUR EN SAVOIR PLUS:

Page Facebook d’ “En Route”

“La fleur de Patricia” : carnet sur le rétablissement de Pascale Fransolet et avec l’ASBL “En Route”

“La fleur de Patricia” : carnet sur le rétablissement de Pascale Fransolet et avec l’ASBL “En Route”

Voici le témoignage de Pascale Fransolet, référente pair-aidante à la Clinique Sans Souci. Elle a publié, avec son institution, l’ASBL “En Route” et l’UMons, un très beau carnet de vulgarisation sur le rétablissement, agrémenté de jolis dessins et intitulé « La fleur de Patricia ».

Après avoir participé aux groupes de parole du Funambule, Pascale Fransolet en a animés et est ensuite devenue présidente de l’association. Elle connaît bien le Funambule et nous transmet un message plein d’émotion :

“Je souffrais de bipolarité et j’ai été parmi les premiers usagers du Funambule. Un soir de 2005, le groupe de parole prend fin. Sylvie, l’animatrice (et présidente à l’époque de l’association), me raccompagne en voiture à la maison…  La jeune maman m’évoque alors cette idée : pourquoi les participants du groupe ne reprendraient pas les rênes de l’association ? Là, je me suis sentie portée. Une si forte confiance ! Une si belle bienveillance !  Sans le savoir, cette jeune femme allait changer ma vie puisque, dès l’instant, je décidais de réfléchir très sérieusement à la question. Un Funambule “pour” et “par”, la chic idée… »

Une pair-aidante fidèle au Funambule

Pascale nous est fidèle depuis tant d’années, elle a d’ailleurs parlé de notre recueil de témoignages lors d’une émission de Psylence Radio (Radio Panik). Son passage est à écouter à partir de 52:24 min :

LE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL

par radio de Radio Panik : Emission Psylence

Si vous souhaitez la version papier,  vous pouvez envoyer un mail à Pascale en mentionnant votre adresse.

Vous pouvez également commander notre recueil de témoignages ici.

Franca Rossi

Interview de Carine Serano, coordinatrice du soutien et de la proximité à la LUSS

Interview de Carine Serano, coordinatrice du soutien et de la proximité à la LUSS

Présentation des associations actives dans le secteur de la santé. La parole est à Carine Serano, coordinatrice du soutien et de la proximité à la LUSS (Ligue des Usagers des Services de Santé).

« La Luss a été créée il y a 21 ans. A l’époque, on s’est rendu compte que, quand on parlait santé, tout le monde, médecins, mutuelles, était partie prenante dans les discussions, sauf les patients, qui n’avaient pas de représentant.

Une personne en particulier a donné l’impulsion, Micky Fierens, qui participait à un comité de patients dans une maison médicale à Barvaux. Elle a contacté les associations de patients de Bruxelles et Wallonie pour proposer des rencontres. Celles-ci ont été fructueuses et est née l’idée de fonder la LUSS. Elle compte aujourd’hui 80 associations, auxquelles on apporte une aide concrète : mise à disposition de salle, soutien juridique, soutien à la communication, formation sur, par exemple, la gestion des volontaires, la prise de parole en public, etc.

Notre spécificité, c’est que, quand nous nous exprimons, nous transmettons la parole de ces associations, les témoignages des usagers, plutôt que des statistiques. Pour bien représenter les associations, il faut bien les connaître, connaître les personnes qui les composent. Cela nécessite un travail de terrain et de proximité important.

Dans notre mission de représentation, nous avons récemment rencontré des autorités politiques, pour leur présenter un plaidoyer rédigé pendant le premier confinement. Les patients ont exprimé ce qu’ls avaient vécu durant cette période et ont formulé des propositions de changements. En effet, les associations de patients ont été très impactées par la crise sanitaire, sur le plan du volontariat (fatigue, surcharge mentale), la diminution des activités permettant de rassembler des fonds et l’accès à l’outil numérique, qui n’est pas possible pour tous.

Ce qui est important, à nos yeux, c’est de faire vivre ces associations, car quand une association de patients disparaît, c’est un service au citoyen qui disparaît aussi ».

Interview réalisée par Franca Rossi.

Pour en savoir plus:

Page Facebook de la LUSS