Les statistiques du Funambule reflètent son évolution

Les statistiques du Funambule reflètent son évolution

Stéphane, membre de l’équipe depuis plusieurs années, a commencé à recenser les statistiques de l’activité du Funambule en janvier 2018. On fait le point avec lui.

Cet homme de chiffres a acquis ses …lettres de noblesse aux yeux de ses pairs par sa constance et sa minutie dans la collecte des données et leur analyse.

Il nous explique : «La première année où je me suis occupé des stats, on s’est dit que ça permettait de se rendre compte de tout ce qu’on avait réalisé au cours d’une année. Cela fait du bien de s’arrêter à un moment pour regarder les réalisations. Les stats nous servent dans nos contacts avec l’extérieur, pour nos appels aux dons, nos demandes de subventions, nos rapports d’activités, … mais aussi pour faire le point lors de réunions d’équipe ».

Stéphane nous donne quelques chiffres-clés : « Je parlerais d’abord de notre communication. En trois ans, le nombre d’abonnés à notre newsletter a progressé de 20%. Nous avons maintenant plus de 650 personnes qui suivent notre activité par ce canal. Nous avons aussi fortement développé notre communication via la page Facebook du Funambule. Elle est suivie par près de 1200 personnes alors qu’en 2018, il n’y avait que 273 abonnés ! Au début 2020, nous avons aussi retravaillé notre site web de fond en comble et veillé à sa visibilité en achetant le nom de domaine www.bipolarite.org. Le résultat ne s’est pas fait attendre, de 470 visites par mois, nous en sommes à plus de 1500 !   ».

Pour pouvoir dresser un état des lieux le plus complet possible à une date donnée, Stéphane sollicite les facilitateurs des groupes de parole, qui lui transmettent les chiffres de participation. « En ce qui concerne les groupes de parole, là aussi les chiffres montrent que le Funambule répond aux besoins. En 2018, nous avons accueilli 238 participants. A la faveur de l’ouverture d’un nouveau groupe de parole à Mons, le Funambule a ouvert ses portes à 100 personnes de plus en 2019. 2020 est bien évidemment une année particulière. Nos groupes ont été à l’arrêt pendant près de deux mois, le temps que nous mettions en place des groupes en ligne. Au total, malgré cette situation défavorable, 344 personnes ont participé en 2020. C’est un beau résultat, surtout si on considère que plus de 100 personnes qui n’avaient jamais participé nous ont rejoints ».

Notre statisticien maison complète son tableau par le nombre d’appels au service d’écoute téléphonique du Funambule, assuré avec beaucoup d’humanité et de professionnalisme par Cécile Perrad. Elle a reçu 139 appels en 2018 et 401 en 2020 !

Et Stéphane de conclure : « Ces statistiques montrent que la Funambule remplit ses missions, notamment avec  ses deux « métiers de base » que sont les groupes de parole et l’écoute téléphonique. On constate une progression constante de notre activité, c’est motivant pour tous ! ».

Stéphane étant désormais occupé à temps plein dans la pair-aidance, c’est Grégory Christian, également membre de l’équipe, qui prend la relève pour les statistiques. Merci à eux deux.

Franca Rossi

Une grande marche pour la santé mentale et le bien-être

Une grande marche pour la santé mentale et le bien-être

Allier sport et engagement social est toujours porteur : l’activité physique fait du bien et permet en plus de se mobiliser pour une bonne cause.

Un comité de citoyens, soutenus par des universités francophones (UCL, UMons, UNamur, ULiège et ULB), a mis sur pied une marche pour la santé mentale et le bien-être. Cet événement, qui constitue une première, se déroulera du 20 juin au 10 juillet et comptera 21 étapes, à Bruxelles et en Wallonie.

 

Le Funambule, au même titre qu’En Route et Psytoyens, soutient cette initiative, qui donnera une visibilité à un secteur de la santé encore trop souvent méconnu.

Pierre Maurage, professeur à l’UCL et coorganisateur de la Marche, nous en parle avec enthousiasme : « Nous voulions créer un événement fédérateur pour les personnes concernées, les proches, les cliniciens et praticiens de la santé mentale. Cette idée est partie de deux constats. Le premier est que la santé mentale est mise de côté au profit de la santé physique durant la crise que nous traversons. Or, les études le montrent, la crise sanitaire a fortement touché la santé mentale de la population. Le deuxième constat est qu’il est devenu urgent de recréer du lien social. Beaucoup de personnes sont isolées et nous voulons rassembler un maximum de gens autour d’une cause commune. La santé mentale, c’est l’affaire de tous ! ».

Chaque étape se clôturera par une activité conviviale (concert, conférence, débat, projection). Si vous souhaitez vous engager dans l’organisation de cet événement, la marche regroupe tout un réseau de responsables locaux, qu’il vous est possible de contacter dès maintenant en écrivant à l’adresse mail grandemarche21@gmail.com

Pour les inscriptions à cet événement (qui, soulignons-le, est gratuit), il convient d’attendre l’évolution des mesures sanitaires en vigueur, notamment via le plan plein air du gouvernement. La communication, via les médias et un site Internet notamment, commencera le 10 mai. « Si les mesures décidées ne permettent pas d’organiser cette Marche, on la reportera, tout simplement » conclut avec optimisme Pierre.

Le Funambule est réjoui de s’associer à cette initiative, qui contribuera à déstigmatiser la santé mentale. Tous en marche pour le bien-être de chacun !

Franca Rossi

COVID et santé mentale : « Le contact et le lien seront nos remèdes », Jean-Marc Priels

COVID et santé mentale : « Le contact et le lien seront nos remèdes », Jean-Marc Priels

L’impact de la crise sanitaire sur la santé mentale des citoyens fait l’objet de reportages et études. Détresse et dépression en sont les constats saillants et concernent l’ensemble de la population. Le besoin de lien social se révèle criant. Interview de Jean-Marc Priels, psychothérapeute.

Une étude de l’UCLouvain et de l’UAntwerpen, portant sur les mois d’avril à novembre 2020, révèle des chiffres inquiétants : sur les 6.337 personnes interrogées, en mars-avril (en plein lockdown), près d’un citoyen sur deux a été mesuré en état de détresse psychologique. C’était le cas d’une personne sur trois en juin, mais à l’automne, en pleine seconde vague, on revenait aux statistiques de mars-avril.

Pour évoquer cet état de crise psychologique et sociale, nous avons interviewé Jean-Marc Priels, psychologue clinicien et psychothérapeute à la Clinique Sans Souci et au Nouveau Centre Primavera, facilitateur du groupe de parole du Funambule à Jette.

Jean-Marc

« La crise sanitaire a eu un impact considérable sur la santé mentale de tout un chacun comme de la société dans son ensemble. C’est un peu comme si nous avions été soumis, sans préparation, à une anxiété traumatique collective. Nombreuses étaient les personnes qui ont ressenti, même à leur insu, comme un état de sidération face à l’ampleur de la crise. L’impact était personnel autant que mondialisé.

Reliance, alliance, déliance

Je voudrais aborder ici trois axiomes sociologiques qui ont été fragilisés. La première est celle de la reliance psychologique et sociale. Il s’agit de l’harmonie dans le lien que l’on entretient avec soi-même et avec les autres. Ces dimensions ont été questionnées par la problématique de la distanciation sociale. La crise a aussi impacté d’autres axes de reliance : physique avec notre corps, culturelle, écologique avec la nature et spirituelle ou religieuse …

La deuxième notion, est celle de l’alliance, ce besoin que l’on ressent de se lier aux autres et qui, chacun le ressent, est mis à mal dans le contexte actuel. Le troisième concept, c’est la déliance, c’est-à-dire la coupure entre soi et les autres, la rupture. La mort en est la réalité ultime. N’oublions pas que pas mal de couples se sont séparés durant cette crise, les violences intrafamiliales ont parfois affecté des enfants, les relations employeurs-employés, enseignants-enseignés ont été modifiées, etc. La préservation des rapports humains avec les autres demande une adaptation continue. Si nos cartes de banque sont désormais sans contact, il est facile de constater qu’une réelle fracture sociale et numérique ne comble pas notre besoin de vraies relations. Un climat général d’érosion du lien social technicisé capte nos habitudes et nos comportements.

Notre monde a grand besoin d’une politique relationnelle basée sur le contact, la confiance et la présence. Le contact et le lien seront nos remèdes ».

Propos recueillis par Franca Rossi

Rencontre avec Claire, communicante au Funambule

Rencontre avec Claire, communicante au Funambule

Solidarité, convivialité et partage sont au cœur des missions de Claire, administratrice au Funambule. Elle participe à améliorer la communication de l’ASBL. En septembre 2020, Claire a d’ailleurs créé un groupe de soutien sur Facebook, qui compte à ce jour près de 130 membres. Retour sur cette belle aventure.

« Quand je me suis intéressée au Funambule, j’ai consulté le site internet et la page Facebook, deux supports de communication que je trouvais de qualité. Mais j’ai constaté qu’il y avait peu de commentaires sur Facebook et une réflexion est née… Quand on a un trouble bipolaire, on n’a pas forcément envie que des amis Facebook soient au courant. Par contre, Facebook est un beau moyen de pouvoir échanger à ce propos. Les groupes privés sur Facebook offrent la possibilité de discuter dans un espace plus confidentiel. En effet, les publications et commentaires ne sont pas publics.

“Et si on lançait un groupe privé sur Facebook ?”

Je suis membre de groupes français sur la bipolarité et je me suis dit : pourquoi pas un groupe privé belge ? J’ai donc créé cet espace de communication entre pairs et avec les proches de personnes vivant avec un trouble bipolaire.

La gestion au quotidien : plaisir et rigueur

Gérer ce groupe privé est un plaisir pour moi. Depuis les débuts des réseaux sociaux, j’ai tout de suite apprécié cet outil et suis à l’aise en tant que community manager. Tous les jours, je valide les demandes d’adhésion. Les nouveaux membres sont acceptés s’ils répondent à deux questions :  1. Quel est votre lien avec la bipolarité. 2. Acceptez-vous les règles du groupe (confidentialité et respect des autres) ? Il est en effet important à mes yeux que ce groupe soit bienveillant, que tout le monde s’y sente bien.

Une animatrice et des membres actifs !

Les personnes qui nous rejoignent peuvent poser les questions qu’elles souhaitent. Les contacts permettent de briser la solitude et d’obtenir un soutien. En effet, les groupes de parole du Funambule ne se déroulent pas tous les jours et, ici, les membres peuvent intervenir à tout moment. Il y a une dizaine d’habitués qui postent des commentaires plusieurs fois par semaine. Pour favoriser l’expression et instaurer une ambiance conviviale, je poste par exemple des publications sur le trouble bipolaire, des sondages sur l’humeur du moment des membres. Nous avons aussi un chouette petit rendez-vous hebdomadaire : « le mot de la semaine ». Les membres sont libres de commenter ou pas, cela ouvre le champ des possibles. Le mot « identité », par exemple, avait donné lieu à de nombreuses réactions. Je réponds à des commentaires au nom du Funambule mais aussi, parfois, en mon nom propre, quand des thèmes me touchent de façon plus personnelle.

Des « salons » pour discuter en vidéo

J’ai récemment lancé un salon de conversation : on se confie, on parle de tout. On rit beaucoup aussi ! Le concept rejoint celui des groupes de parole mais est différent. Dans les deux cas, on est entre personnes bienveillantes, qui savent ce qu’est la bipolarité puisqu’elles la vivent, en tant que proche aussi. Ce qui me ravit, ce sont les initiatives qui voient le jour comme celle, récente, d’une dame qui a proposé des balades. D’autres ont suivi. C’est super !

Des idées pour mieux faire connaître Le Funambule 

Depuis que je suis au Funambule, j’apprécie énormément la latitude que l’on me donne pour mettre en place les quelques idées que j’ai eues. J’ai par exemple suggéré qu’on change de nom de domaine (anciennement, le site était : www.infofunambule.be). Chose faite (www.bipolarite.org) : j’ai épaulé Steve dans la refonte du site. Puis, j’ai proposé un blog. La semaine passée, j’ai lancé la page LinkedIn sous les bons conseils de Jean-Marc. Je rêve aussi que Le Funambule communique via un Instagram. Ah, et une autre idée germe dans mon esprit : créer un concept « Fun en Bulle ». Suite à une discussion avec le réalisateur de The 108 Journey, Hugo Rozon, on s’est dit que ce qui manque dans le « monde » de la bipolarité, ce sont, outre les groupes de parole, des espaces pour vivre d’autres choses… C’est un peu dans l’esprit des balades, ce serait des activités pour les personnes bipolaires et leurs proches, ouvertes à tous, mais un peu encadrées. Je vois bien un barbecue, une sortie à un concert, partager un moment autour d’un repas ou encore la descente de la Lesse en kayak. Du fun, quoi !

Propos recueillis par Franca Rossi

Interview de Tommy Thiange, coordinateur du Réseau Nomade

Interview de Tommy Thiange, coordinateur du Réseau Nomade

Tommy Thiange prend la parole. Il est le coordinateur du Réseau Nomade, réseau d’associations issues de divers secteurs (santé, santé mentale, précarité, assuétudes et travail du sexe).

« Le Réseau Nomade a été créé en 2001 et est une émanation de l’ASBL DUNE. Des associations des secteurs de la santé mentale, de la précarité et des assuétudes se sont rencontrées pour réfléchir à la manière d’intégrer au mieux les bénéficiaires dans le fonctionnement de leur organisation. Le Réseau rassemble actuellement une quinzaine d’associations impliquées dans la participation des pairs. La diversité des secteurs représentés et des pratiques abordées en font un réseau très éclectique dans son approche. 

 

Nous travaillons à mettre en valeur le travail de nos membres et suivons de près l’actualité de la participation. Il est toujours intéressant d’aller s’inspirer de ce qui se fait ailleurs, par exemple dans les comités de patients d’hôpitaux ou des associations d’usagers dans le domaine des maladies chroniques. On reste curieux et ouvert à tout ce qui peut être mis en place pour intégrer les pairs et valoriser le parcours de chacun. 

 

Nous organisons des événements comme, en septembre dernier, des rencontres sur le thème « Pair aidance et pratiques participatives : le vécu au centre du secteur social-santé ». Une initiative co-organisée avec le SMES et En Route. Il s’agissait d’une première étape qui s’inscrit dans un cycle d’activités programmées durant toute l’année 2021.

 

Quatre fois par an, nous proposons aussi les Midis Nomade, où un intervenant présente un projet participatif et s’en suit un moment de questions-réponses.

Je voudrais aussi mettre en valeur notre site web  qui propose un agenda, des ressources théoriques et un répertoire d’expériences participatives. C’est un outil de communication à part entière, la « colonne vertébrale du réseau ».

 

Nous invitons quiconque qui aurait envie d’échanger ou d’être soutenu, conseillé dans sa démarche de participation à nous contacter !

Et bien sur, n’hésitez pas à nous suivre sur la page Facebook du Réseau Nomade.

Propos recueillis par Franca Rossi