Santé mentale : un numéro vert d’entraide et de soutien

Santé mentale : un numéro vert d’entraide et de soutien

La Plateforme Bruxelloise pour la Santé Mentale, qui regroupe une quarantaine d’institutions et professionnels, dispose désormais d’un numéro d’appel, gratuit et anonyme. Une très belle initiative dont nous parle Olivier De Gand, coordinateur usagers et proches de la plateforme.

« Nous avons commencé à réfléchir sur ce projet durant le second semestre 2020. On recevait souvent des demandes d’orientation ou d’informations, générales ou juridiques. On a donc constitué un petit groupe pour démarrer ce nouveau service aux personnes. Une dizaine d’usagers et proches d’Interface assurent le rôle de répondants depuis le 1er juillet. Nous avons reçu pour l’instant une trentaine d’appels, principalement des demandes d’informations. Quand les appelants sont en détresse, on réoriente vers d’autres partenaires comme Prévention Suicide, les équipes mobiles, Télé-Accueil…. Ce numéro vert répond à une recommandation faite au niveau fédéral par des usagers et proches pour bénéficier d’un service plus centralisé. Notre initiative vient compléter notre répertoire en santé mentale (www.santementale.brussels), qui permet de s’informer sur l’offre de soins à Bruxelles.

Pour faire connaître le numéro vert, on a utilisé nos canaux de communication (site, newsletter, page Facebook) et on a diffusé des affichettes dans les stations de métro et les mutuelles, notamment. Avec celles-ci, des collaborations sont envisagées, par exemple pour afficher le numéro sur les écrans des salles d’attente. On a aussi diffusé des affiches et des flyers auprès des médecins généralistes et pharmaciens. On cherche des représentants de firmes pharmaceutiques, habitués aux contacts avec les pharmacies, pour qu’ils jouent un rôle de relais. Nous souhaitons collaborer avec les associations partenaires, dans une optique de complémentarité et d’échange de bonnes pratiques. Ce sera le cas avec le Funambule. Nous voulons également renforcer la coordination et la gestion des appels avec une personne qui coordonnera cette ligne téléphonique.

Propos recueillis par Franca Rossi

Affiche
Marianna Bianchini, gestionnaire de projets et chargée de mission pour « Psychologues de première ligne » nous en explique la genèse et les objectifs.

Marianna Bianchini, gestionnaire de projets et chargée de mission pour « Psychologues de première ligne » nous en explique la genèse et les objectifs.

Les psychologues ont un rôle important dans le suivi de personnes fragilisées, en recherche d’aide et d’écoute.

« Il s’agit d’une initiative de l’INAMI et du SPF Santé, dans le cadre de la réforme de la santé mentale. Le réseau « Psychologues de première ligne » existe, au niveau national, depuis le 1er avril 2019 et rassemble environ 90 psychologues cliniciens et orthopédagogues à Bruxelles. Il vise à rendre les soins psychologiques le plus accessibles possible au grand public et à toutes les tranches d’âge pour des problématiques débutantes. Les séances sont différentes des séances de psychothérapie classiques. Le but est de proposer rapidement une aide adaptée et éviter que des problèmes légers à modérés n’évoluent vers des troubles plus sévères. Les problèmes rencontrés ne sont pas chroniques, ils sont limités dans le temps et sont apparus depuis quelques semaines ou quelques mois. Il peut s’agir d’anxiété, d’humeur dépressive, de consommation d’alcool, de somnifères et calmants. Cette offre est d’autant plus importante en cette période de COVID-19 qui est particulièrement difficile à vivre pour la population.

Les interventions, limitées dans le temps, peuvent être suffisantes pour améliorer le problème du patient, s’il est dans un contexte sûr, sans risque de passage à l’acte. Les patients peuvent rester chez un de nos professionnels ou être réorientés, dans une optique de continuité des soins. Les patients peuvent rester chez un de nos professionnels ou être réorientés, dans une optique de continuité des soins.

Les patients sont orientés vers un psychologue clinicien ou un orthopédagogue par leur médecin généraliste qui leur donne une prescription de renvoi datée. Concrètement, le patient a droit à 4 séances par an, renouvelable une fois. Sa quote-part est de 11,20 euros et de 4 euros s’il bénéficie d’une intervention majorée.

Le réseau fonctionne bien et est amené à se développer. Nous organisons régulièrement des rencontres avec les médecins généralistes pour les informer de cette nouvelle offre. Il y a aussi des intervisions pour nos membres, afin d’identifier ce qui fonctionne bien et ce qui est plus difficile. Le projet fait l’objet d’une évaluation par une équipe de chercheurs. En effet il s’agit d’une première initiative dans le cadre du remboursement des soins psychologiques de première ligne ; cela permettra de penser l’extension des soins psychologiques ».

Propos recueillis  par Franca Rossi

Pour en savoir plus:

 

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Le Funambule est une association belge venant en aide aux personnes vivant avec un trouble bipolaire et leurs proches, notamment via l’organisation de groupes de parole.

« Notre première réunion date d’avril 1998 mais la constitution officielle en asbl de mars 2000. 

Nous étions un groupe d’amies (Isabelle, Marilyn, Magali, Sylvie et moi) et nous venions de terminer nos études en psychologie. Ce n’était pas facile de trouver du travail dans ce domaine. 

Un jour, notre amie, Sylvie Schottey, qui sera ensuite présidente du Funambule, a reçu une demande d’un collègue qui fréquentait une association néerlandophone à Alost, Ups and Downs, pour personnes vivant avec le trouble bipolaire. Il souhaitait qu’il y ait une structure similaire pour les francophones de Bruxelles. Sylvie a sollicité ses copines et nous avons été plusieurs à accepter sa proposition de créer ce groupe de parole. 

L’origine du nom « Le Funambule »

Notre initiative répondait clairement à une demande et le nombre de participants était important. On assurait également une permanence téléphonique et, avec les moyens du bord, on avait imprimé des folders dont l’illustration était un personnage sur un fil. C’est mon frère qui avait fait le dessin. Et le nom « Le Funambule » a été créé à cette époque, en référence à l’équilibre précaire des personnes qui pouvait basculer d’un état à l’autre.

Tout s’est bien déroulé pendant plusieurs années mais, ensuite, nos vies personnelles et professionnelles ont évolué, l’organisation des groupes demandait plus de temps. Nous avons dissous l’asbl en mai 2005 et arrêté de prendre part au projet. On a laissé la main à des personnes qui y participaient et qui ont donc repris le flambeau.

Mes amies et moi, on garde un très bon souvenir de ces années-là, le chemin parcouru est fantastique, c’est une merveilleuse aventure, qui continue. Je travaille maintenant au Nouveau Centre Primavera, avec Jean-Marc Priels, bénévole au Funambule. Il m’informe sur les activités du Funambule. Je sais que l’association évolue bien, avec de nouveaux projets et une équipe étoffée. Vous avez publié un recueil de témoignages. Bravo à vous tous ! ».

Propos receuillis par Franca Rossi

Témoignage de Jean-Marc Priels, psychologue-clinicien et psychothérapeute au Nouveau Centre Primavera

Témoignage de Jean-Marc Priels, psychologue-clinicien et psychothérapeute au Nouveau Centre Primavera

Jean-Marc Priels prend la parole, il est psychologue-clinicien et psychothérapeute au Nouveau Centre Primavera

 

« Primavera compte parmi les plus anciens Services de Santé Mentale à Bruxelles. Le centre existe depuis près de 55 ans. Il est possible d’y rencontrer des psychologues cliniciens, des psychiatres et des assistants sociaux qui écoutent des personnes en difficulté psychique et souvent en situation de précarité. 

Une équipe pluridisciplinaire y propose des entretiens de psychothérapie (psychanalyse, thérapie familiale systémique, hypnose et Approche centrée sur la personne) ainsi qu’un programme de psychologie communautaire qui fait la part belle aux groupes de parole centrés sur la personne.

Un groupe de développement personnel y existe depuis bientôt 25 ans. Des groupes à thèmes se rassemblent autour de sujets tels que les émotions, la solitude, les difficultés relationnelles, le deuil, etc. Un groupe axé sur le bien-être et la relaxation est attentif à la dimension corporelle. Par ailleurs, le centre est étroitement en lien avec les groupes du Réseau des entendeurs de voix (Rev-Belgium) et avec le Funambule.

Last but no least, il y a « Vivra Verra », un groupe d’activité communautaire qui vise à faire des choses ensemble :  théâtre, marche nature, jeux de société, cuisine, etc. Soulignons que toutes ces activités sont proposées à l’initiative des participants.

Dans l’exercice de mes fonctions, je pratique l’Approche centrée sur la personne (ACP). Je veille à créer un cadre sécurisant, dans lequel les personnes retrouvent et s’approprient leurs propres clés pour ouvrir à leur rythme leurs propres portes dans le chemin de vie qui est le leur. Engagement personnel, congruence, considération positive inconditionnelle, compréhension empathique sont des attitudes importantes. Une personne qui perçoit que ces attitudes lui sont offertes avancera vers plus de bien-être et d’épanouissement. C’est la personne écoutée qui détient l’expertise de sa propre vie, elle sait mieux que quiconque ce qui est bon pour elle »

Interview réalisée par Franca Rossi

Interview de Tommy Thiange, coordinateur du Réseau Nomade

Interview de Tommy Thiange, coordinateur du Réseau Nomade

Tommy Thiange prend la parole. Il est le coordinateur du Réseau Nomade, réseau d’associations issues de divers secteurs (santé, santé mentale, précarité, assuétudes et travail du sexe).

« Le Réseau Nomade a été créé en 2001 et est une émanation de l’ASBL DUNE. Des associations des secteurs de la santé mentale, de la précarité et des assuétudes se sont rencontrées pour réfléchir à la manière d’intégrer au mieux les bénéficiaires dans le fonctionnement de leur organisation. Le Réseau rassemble actuellement une quinzaine d’associations impliquées dans la participation des pairs. La diversité des secteurs représentés et des pratiques abordées en font un réseau très éclectique dans son approche. 

 

Nous travaillons à mettre en valeur le travail de nos membres et suivons de près l’actualité de la participation. Il est toujours intéressant d’aller s’inspirer de ce qui se fait ailleurs, par exemple dans les comités de patients d’hôpitaux ou des associations d’usagers dans le domaine des maladies chroniques. On reste curieux et ouvert à tout ce qui peut être mis en place pour intégrer les pairs et valoriser le parcours de chacun. 

 

Nous organisons des événements comme, en septembre dernier, des rencontres sur le thème « Pair aidance et pratiques participatives : le vécu au centre du secteur social-santé ». Une initiative co-organisée avec le SMES et En Route. Il s’agissait d’une première étape qui s’inscrit dans un cycle d’activités programmées durant toute l’année 2021.

 

Quatre fois par an, nous proposons aussi les Midis Nomade, où un intervenant présente un projet participatif et s’en suit un moment de questions-réponses.

Je voudrais aussi mettre en valeur notre site web  qui propose un agenda, des ressources théoriques et un répertoire d’expériences participatives. C’est un outil de communication à part entière, la « colonne vertébrale du réseau ».

 

Nous invitons quiconque qui aurait envie d’échanger ou d’être soutenu, conseillé dans sa démarche de participation à nous contacter !

Et bien sur, n’hésitez pas à nous suivre sur la page Facebook du Réseau Nomade.

Propos recueillis par Franca Rossi

Le trouble bipolaire, qu’est-ce que c’est ?

Le trouble bipolaire, qu’est-ce que c’est ?

Qu’est-ce que le trouble bipolaire? La réponse en vidéo !

Le Docteur Daniel Souery, psychiatre spécialisé dans les troubles bipolaires et responsable à Psypluriel Bruxelles nous donne sa définition et nous parle des dernières recherches en la matière.

Il nous parle également de médication, de psychoéducation, des bienfaits des groupes de parole organisés entre autre par le Funambule et de pair-aidance afin que les personnes vivant avec un trouble bipolaire prennent en charge leur propre trouble afin qu’ils cheminent vers leur propre processus de rétablissement.

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