Similes Wallonie propose un service psychologique pour les proches
Similes Wallonie, association de familles et d’amis de personnes atteintes de troubles psychiques, propose un service de soutien psychologique aux proches.
Les proches sont en effet souvent habités par un sentiment d’impuissance et n’ont pas toujours un lieu ou une personne de référence pour s’exprimer. Axelle Carré, chargée de projets et psychologue à Similes Wallonie, nous parle de sa mission.
« Nous accueillons des proches lors d’entretiens personnalisés, à Liège, Charleroi et Namur. Ils ont droit à deux séances gratuites par an. Notre démarche se fait en présentiel mais il est également possible d’échanger en visioconférence ou par téléphone. Souvent, la famille s’épuise, à ne pas savoir comment s’y prendre avec la personne concernée. Je leur apporte une écoute, de l’attention, ils ont un espace où ils peuvent exprimer leurs émotions sans crainte d’être jugés. Nous ne faisons pas de suivi à long terme, nous orientons vers des psychologues, des équipes mobiles et, quand ce sont des proches de personnes bipolaires, vers le Funambule.
J’accueille majoritairement des mamans. Certaines viennent avec leur compagnon. Des frères, sœurs, enfants adultes s’adressent aussi à notre service. Un élément qui revient souvent, c’est le fait que beaucoup de personnes ne comprennent pas les troubles psychiques ou ont des a priori. Les proches n’osent donc pas en parler autour d’eux. Par exemple, si une maman explique à son entourage que son fils passe ses journées dans le canapé, il risque d’être considéré comme un fainéant. Les proches peuvent par conséquent se sentir très isolés, incompris. J’ai toujours été sensible à cette problématique. En tant que psychologue, je trouvais qu’on aidait beaucoup les personnes concernées et que les proches étaient souvent oubliés. Or, la maladie a un impact sur eux et ils n’en ont pas toujours conscience. C’est important qu’ils réalisent qu’ils doivent prendre soin d’eux aussi. ».
Propos recueillis par Franca Rossi
Informations sur le service d’aide psychologique : Axelle Carré 04 344 45 45
axelle.carre@similes.org
Cassandre Dermience, chargée de ce projet pour la LUSS, nous en parle : « Des patients allaient depuis longtemps dans les écoles afin de parler de leur association mais ce qui a formalisé toutes ces initiatives, c’est un appel à projets de la Fondation Roi Baudouin en 2019. Effectivement, des enseignants souhaitaient que les patients parlent de leur vécu avec la maladie et donnent leur avis sur des thématiques comme les relations soignant-soigné, l’empowerment, l’éducation thérapeutique du patient, etc. C’est ainsi que le projet « Patient-Formateur » est né, avec comme objectif de partager l’expertise des patients aux étudiants et de favoriser le partenariat patient. « Patient-Formateur » se déroule principalement dans les hautes écoles (dans les provinces de Liège, Namur et du Hainaut), avec des étudiants infirmiers mais aussi à l’ULiège et l’UCLouvain. Nous collaborons actuellement avec une quarantaine de patients-formateurs et nous leur proposons une formation de cinq jours : deux dans lesquels nous intervenons, ma collègue Claire et moi et qui portent sur une réflexion quant à la fonction de patient-formateur, l’impact de la maladie sur le quotidien, le rôle des aidants proches, … On amène aussi les participants à poser des mots sur ce qu’ils ont à dire. Les trois autres journées de formation incluent des techniques d’animation de groupe, de prise de parole, d’andragogie (pédagogie pour adultes). De nombreuses associations de patients participent aux formations et aux interventions dans les écoles. ».
Nathalie y participe depuis 2022 et elle est enchantée. « Les étudiants sont toujours intéressés par les thématiques qu’on aborde, on sent qu’ils sont preneurs de ce genre d’initiative. Ils font des rapprochements avec des cours théoriques qu’ils ont eus. Je préfère fonctionner en binôme car, quand on est seul, c’est un peu compliqué. C’est important de dire qu’on représente toutes les associations, pas seulement le Funambule. Il y a des sujets qui nous concernent tous, comme l’importance de bien suivre son traitement médicamenteux, par exemple. ».

Sophie Lanoy, directrice politique de la LUSS, nous explique l’importance du mémorandum :