Les usagers en santé mentale se plaignent souvent de la manière dont cette thématique est traitée dans les médias et dans la société. Ils estiment que l’on donne une mauvaise image des personnes avec des troubles psychiques. La Fondation Roi Baudouin a donc voulu étudier les représentations sociales de la santé mentale.

Pour ce faire, nous avons contacté l’Institut d’Etude des Médias de la KUL. Là-bas, le Professeur Baldwin Van Gorp a réalisé ce qu’il appelle une étude de framing. Les frames, ce sont les images négatives et positives qui sont véhiculées à propos d’un thème. Une analyse d’articles, de documentaires, de films, de journaux télévisés et radio permet d’extraire ces frames. La Fondation Roi Baudouin a financé cette recherche et elle souhaitait que les résultats de celle-ci ne restent pas dans les tiroirs d’un bureau. C’est pourquoi la Fondation a décidé d’agir dans trois secteurs : la santé mentale, la justice et les médias. Pour la santé mentale, nous avons organisé un appel à projets pour travailler sur les représentations sociales dans différents types d’organisations (maisons médicales, hôpitaux, services de santé mentale, …). Pour la justice, nous avons collaboré avec l’Institut de Formation Judiciaire (IFJ). Nous y avons mis sur pied une formation à destination des magistrats (notamment les juges de paix) en contact avec des justiciables qui peuvent avoir des troubles psychiques.

Pour le secteur des médias, nous avons organisé un concours dans les écoles de journalisme, pour sensibiliser les étudiants en les faisant travailler sur les frames, lors de la réalisation d’un article, une émission radio ou TV, un site web, … Nous avons aussi collaboré avec le CRéSAM (centre de référence en santé mentale). En collaboration avec des usagers et des professionnels, le CRéSAM est allé à la rencontre des rédacteurs en chef et des journalistes pour leur donner des conseils pratiques quant à une manière de communiquer de manière plus nuancée sur la santé mentale. Lors de ces réunions, l’accent a été mis notamment sur l’importance de distinguer la personne de la pathologie et de bien choisir les mots et les images, notamment dans les informations relatives à des faits criminels. Toutes les personnes ayant des troubles psychiques ne commettent pas des actes répréhensibles…

Pour changer les représentations sociales de la santé mentale et œuvrer à la déstigmatiser, c’est un travail de longue haleine car les mentalités ne changent pas facilement. La récente crise sanitaire aura sans doute eu un effet positif, c’est que la question des troubles psychiques est venue à l’avant-plan et que les gens se sont dit « cela peut arriver à tout le monde ».

                                                           Une interview de Yves Dario, propos recueillis par Franca Rossi

 

 

 

Liens de téléchargement des documents cités dans l’article :

 

– Étude sur les représentations sociales :

https://kbs-frb.be/fr/se-representer-autrement-les-personnes-avec-des-troubles-psychiques-analyser-nuancer-destigmatiser

 

– La brochure :

https://kbs-frb.be/fr/tous-fous-parler-autrement-de-la-sante-mentale

 

– Les conseils pratiques pour les professionnels des médias :

https://kbs-frb.be/fr/sept-conseils-pour-communiquer-propos-de-la-sante-mentale

 

 

– Les conseils pratiques pour les professionnel de la justice :

https://kbs-frb.be/fr/sept-conseils-pratiques-pour-mieux-aborder-les-personnes-avec-un-trouble-psychique-dans-un-contexte

 

 

– Le rapport de synthèse sur les projets menés par les professionnels des soins en santé mentale :

https://kbs-frb.be/fr/communiquer-autrement-propos-des-troubles-psychiques-dans-un-contexte-de-soin

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